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Roseraies de A.-V. Dessiatoff, Fils
'Roseraies de A.-V. Dessiatoff, Fils'  photo
Photo courtesy of jedmar
Closed rose nursery   Listing last updated on 28 Mar 2024.
Tchougoujeff, Charkoff
Ukraine
[From Les Amis des Roses, July-August 1937, "Une roseraie commerciale en Russie avant le révolution" by G. Dessiatoff, pp. 68-73:] En 1891, mon Père, ingénieur diplômé et grand amateur de roses, commença des essais de culture de rosiers dans sa propriété située dans le département de Charkoff (Ukraine). Le but était d'abord d'avoir dans son parc, un grand nombre de rosiers nains et de haute tige. Il faut se rendre compte que dans les vastes domaines de la Russie d'avant la révolution, les jardins et les parcs étaient souvent d'une grandeur considérable. Notre propriété ne comptait pas parmi les grandes (elle avait 500 ha), mais le jardin fruitier surpassait 20 ha, le parc plus de 5 ha. ....Avec l'ardeur propre à la jeunesse, nous entreprîmes, en 1907, l'organisation d'une roseraie commerciale. Il fallait tout recommencer. Notre propriété était située à 20 kilomètres de la plus proche gare. Vu nos mauvaises routes, les difficultés de transport auraient été insurmontables. Il fut donc décidé d'établir la roseraie sur un terrain loué, aussi près que possible du chemin de fer. Dans ce but, on loua un terrain de 12 ha (augmenté plus tard) près de la gare de Tchougoujeff (40 km. de Charkoff). Les bâtiments nécessaires furent construits grâce au bois pris dans notre propriété et on se mit au travail. ....La première année 50.000 églantiers (Rosa canina) furent plantés. Malgré les bas salaires, un ouvrier adulte non nourri recevait pour la journée de 12 heures, 75 kopecks (2 fr. or), une ouvrière 30 à 35 kopecks) ; il n'était pas possible, sur un terrain de 1 ha, de préparer à la main le sol pour la plantation. Un treuil à vapeur aurait été trop cher. Pour le remplacer un treuil à manège fut construit par nos propres moyens. ....Notre assortiment contenait 300 des meilleures variétés, mais elles ne furent pas toutes écussonnées en même quantité. La plus grande demande se portait sur Ulrich Brunner fils. En ce temps-là, c'était la meilleure rose pour fleurs coupées et de nombreux horticulteurs dans la banlieue des grandes villes l'achetaient en grande quantité. ....Ayant commencé l'écussonnage de 50.000 rosiers, nous en fîmes, en 1914, un demi-million. L'influence de la guerre se fit sentir immédiatement comme dans tous les établissements analogues et la vente diminua considérablement. En 1917, l'année de la révolution, on n'écussonnait plus que 100.000 rosiers. La seconde révolution bolchevique mit fin à la Roseraie. L'entreprise fut nationalisée par les autorités soviétiques. Pendant peu de temps, dans l'espoir de sauver l'établissement, j'y restai comme instructeur. A l'époque de la guerre civile, j'étais comme mon frère aîné dans l'Armée Blanche sous le commandement du Général Denikin. Mon deuxième frère avait été blessé mortellement dans le premier combat contre les Autrichiens. Après la défaite de l'Armée Blanche, je dus en 1920 quitter ma Patrie.
 
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