François Cels (1771 - 1832) [From "Annales de Flore et de Pomone", 1833, p. 125-128], succeeded by his son Jean François Cels (fils) (1810-1888)
[From Description des plantes nouvelles et peu connues, by E. P. Ventenat, 1800:] NOTE DU CITOYEN CELS, SUR SES CULTURES.
Je cultive des végétaux depuis plus de trente ans. Je l’ai toujours fait sur le terrein d'autrui, et ‘successivement dans différens lieux. Alors je suis aussi peu avancé, à certains égards, que les personnes qui n’ont commencé en ce genre que depuis un petit nombre d’années. Par exemple, je n’ai point, parmi les grands arbres, d'individus assez âgés pour fleurir ; je suis conséquemment dans l'impossibilité de connoître très-bien les parties de leurs fructifications, et d'obtenir les graines nécessaires pour les multiplier. Il ne m'a pas été non plus possible de planter une école de toutes
mes espèces ligneuses. Elle eût été plus complète pour cet objet qu'aucune autre. J'y destinois plus de 260 genres renfermant un grand nombre d’espèces ou variétés ; les arbres fruitiers seuls en contiennent près de 700. Ces privations ont nui à mes travaux, et sans doute aussi à quelques parties de la Botanique et de l'Economie rurale.
J'ai éprouvé d’autres obstacles, sur-tout à certaines époques de la révolution. Je n’en citerai qu’un exemple. Une loi qui ne m’étoit point applicable (si des juges avoient eu le courage que leurs fonctions devoient supposer, ou si des hommes qui dominoient alors, avoient voulu être justes) m'a causé seule des pertes que je ne puis calculer.
Depuis long-temps, j'avois dessein de borner mes cultures aux espèces ligneuses qui peuvent exister en pleine terre, sur le sol de la République ; maïs pour les connoître sous ce rapport, il falloit en cultiver beaucoup qui ne pouvoient point y vivre. Alors mon plan s’est étendu à tous les végétaux ligneux que j’ai pu me procurer. Parmi ceux que j’ai reconnu n’ètre pas de pleine terre , j'ai cultivé de préférence les espèces les plus intéressantes, soit sous les rapports de la physique végétale, soit relativement à ceux de l’utilité économique, de agrément, ou de l’histoire . des différens peuples anciens et modernes. Sur ce plan j'ai cultivé aussi des plantes herbacées, vivaces et des liliacées, j'en possède sur-tout des premières, un assez grand nombre de pleine-terre.
Je voulois former en ce genre un établissement commercial , comme :il n’en avoit peut-être point encore existé. Je croyois trouver dans mes enfans toutes les ressources qui m'étoient nécessaires pour l’exécüter; j’avois dirigé leur éducation vers ce but. Un d’eux devoit dessiner les plantes; un autre les auroit décrites, et mis l’ordre nécessaire dans une vaste collection ; un autre m’auroit secondé dans ma correspondance; enfin, le dernier auroit été à la tête de tous mes travaux de culture. Je croyois pouvoir faire des Cours , dans lesquels j’aurois sur-tout considéré les végétaux sous les rapports de leurs usages économiques et de leurs cultures. J’espéroïs pouvoir publier quelques ouvrages pour compléter ce que j’aurois enseigné. ......... Vains projets ! Je n’ai plus avec moi qu’un de mes enfans; jai été obligé de me livrer à d’autres travaux, et la tâche que je me proposois est bien loin d’être remplie.
Ma collection s’est successivement accrue par une correspondance assez considérable. Je me suis enrichi par le secours des Cit. Thouin, et ce n’est pas la seule obligation que j’aie à cette famille estimable. L’Angleterre a été la source où j’ai le plus abondamment puisé; ensuite la Hollande et différens points de l’Allemagne. Beaucoup de voyageurs ont secondé mes efforts. Je dois citer en ce genre parmi mes compatriotes les Cit. Desfontaines, Michaux, Bosc ; Bruguière , Olivier, Broussonet, les Naturalistes et Jardiniers des expéditions de M. d’Entrecasteatix, du capitaine Baudin, etc. Parmi les Botanistes étrangers, je ne dois pas omettre de nommer M. Banks (dont les sentimens généreux sont si bien connus de ceux qui cultivent les Sciences naturelles), Sibthorp, Vahl, Cavanilles, etc. J’ai aussi. des obligations à plusieurs Professeurs et Jardiniers en chef de Jardins botaniques de diverses contrées de l’Europe. Parmi ces derniers , je citerai MM. Aiton, père et fils, en Angleterre; M. Bouteloup fils aîné, en Espagne, etc.
Si des Botanistes , des Voyageurs m'ont fait part de leurs richesses, j’ai communiqué de mon côté tout ce que jai pu des miennes. Les auteurs de plusieurs ouvrages publiés depuis un certain nombre d'années, ont trouvé dans ma collection des secours utiles. Mes correspondans, hommes et femmes, répartis sur une assez grande quantité de points différens de la France sur-tout, sont assez nombreux pour les circonstances actuelles. J’ai tâché de leur rendre ma correspondance fructueuse. Quelques-uns d’entr’eux ont formé des collections végétales assez considérables. Mes travaux n’ont pas été inutiles à plusieurs Ecoles centrales. J'attends la paix pour réparer mes pertes.....L'histoire d’un établissement est aussi un peu celle de l'individu qui l’a formé.On me pardonnera donc d’avoir été forcé de parler de moi. Je laisse maintenant au Cit. Ventenat à remplir la tâche qu'il a bien voulu s'imposer. Il ne me reste qu’à lui communiquer quelques notes, dont je garantis l'exactitude.
[From Almanach du Commerce du Paris, 1805, p. 83:] Cels (tient une pépinière d'arbres à fruits et d'agrément) à Montrouge .
[From Journal of a Horticultural Tour, 1823, p. 418ff:] ..proceeded to the Petit Mont Rouge, and entered the Botanical Garden and Nurseries of Cels. This collection has acquired celebrity, from its having been illustrated, about fifteen years ago, by the splendid work of Ventenat, entitled "Choix de Plantes dans le Jardin de Cels"...It forms an emporium of rare and beautiful exotics, for the supply of amateur cultivators...
[From Le Bon Jardinier, 1826, p. xxv ff:] ..En 1787 , M. Cels a formé à Mont-Rouge , près Fans, un jardin dans lequel il a rassemblé et cultivé avec un grand succès les végétaux les plus rares et les plus précieux. Une correspondance aussi active qu'étendue l'a mis à même d'obtenir une infinité de plantes utiles ou agréables, inconnues en Fiance avant lui. L'art de multiplier les plantes par bouture a pris entre les mains de cet habile cultivateur une extension qui ressemblait à une création nouvelle, tant ses résultats étaient au-dessus des connaissances de cette époque. En 1808, M. Cels fils , digne héritier du nom et des talens de son père , a transporté son jardin près la barrière du Maine; il lui a donné un plus grand développement et l'a enrichi de tous les végétaux que l'art et le commerce peuvent offrir sous le rapport de l'utilité et de l'agrément. Le jardin de M. Cels est aussi une pépinière d'habiles jardiniers, qui, après s'être perfectionnés sous ses yeux et par ses conseils, vont ensuite porter leurs lumières dans les départemens et chez l'étranger.
[From Rosetum Gallicum, by Narcisse Desportes, 1828, p. 123:] CELS, barrière du Maine, au Petit Mont-rouge, à Paris.
[From Journal de la Société d'Agronomie Pratique, January 1829, p. 23:] CELS, pépiniériste, membre de plusieurs Sociétés, à Montrouge
[From Revue Horticole, July 1832, p. 81:] M. Cels, pépinièriste à Chaussée-du-Maine, à Paris
[From Revue Horticole, July 1833, p. 287:] L'horticulture française vient de faire une perte bien sensible dans la personne de M. François Cels, décédé à Mont-Rouge, n'ayant encore que soixante ans.
[From Annales de la Société d'Horticulture de Paris, Vol. 13, July 1833, pp. 78-79:] Notice Nécrologique sur M. Cels, membre de Conseil d'Administration de la Société ...
[From L'Horticulteur belge, September 1833, p. 285:] Le cruel fléau qui a déjà fait tant de victimes vient d'en augmenter le nombre en frappant M. François Cels , âgé de 61 ans, pépiniériste à Mont-Rouge... M. Cels fils était depuis plus de 30 ans chef de rétablissement fondé par son père....
[From Bulletin du Cercle Générale d'Horticulture, 1843, p. 15:] Liste totale des membres...au 1er juin 1843 ... CELS (François), HorticulteurChaussée du Maine, 77.