(Sep 1854)  Page(s) 160-162.  
 
RAPPORT Sur une nouvelle variété de CLÉMATITE, Obtenue par MM. BONAMY., horticulteurs à Toulouse;
Par M. L. JOUGLA, Secrétaire archiviste de la Société.
( Lu à la séance du 6 août 1854 ).

Dans la séance du 2 juillet, M. Auguste Bonamy a signalé à votre attention une nouvelle variété de Clématite obtenue de semis dans son jardin, hybride présumée de l'integrifolia et de la viticella. Vous avez bien voulu charger MM. Commes, le capitaine Montels et moi du soin de l'examiner; organe de cette commission, je viens vous rendre compte du mandat que vous lui avez confié.
Il serait inutile de s'étendre longuement sur le genre Clématis ; le grand nombre de ses espèces , et leurs variétés plus nombreuses encore, se trouvent dans la plupart de nos jardins, où elles supportent, presque toutes, la pleine terre, quoique originaires de pays divers. Vous savez, en effet, qu'elles nous viennent des latitudes les plus opposées, aussi bien des plaines brûlantes de Java que des steppes glacées de la Sibérie; des fertiles vallées du Népaul , que des montagnes des Alpes, des Pyrénées et de l'Atlas, et de bien d'autres lieux encore.
Les tiges ordinairement sarmenteuses et le plus souvent grimpantes des Clématites, les font rechercher, soit pour former de jolies palissades le long des murs, dont la vétusté disparaît sous leurs rameaux entre-lacés et touffus; soit pour couvrir le tronc des arbres, sur les branches desquels elles s'enlacent avec grâce; ou bien encore pour établir d'élégants berceaux, qu'elles recouvrent de leur sombre feuillage, embellissent et parfument, du printemps à l'automne , de leurs belles fleurs odorantes, de diverses couleurs.
Voici la description de la variété obtenue par M. Bonamy.
Plante vivace, subligneuse; tiges nombreuses, hautes d'un mètre environ, demi-grimpantes ; feuilles de trois sortes : celles du bas des tiges grandes, ovales, entières, un peu acuminées, opposées; celles intermédiaires opposées : l'une est simple, ovale, obtuse, grande, et l'autre est composée de 3 à 5 folioles plus petites, ovales et très obtuses, inégalement partagées par la nervure médiane ; enfin, celles du haut des tiges, près des fleurs, sont encore opposées, mais toutes les deux composées de 5 à 7 folioles, dont les 3 supérieures se soudent quelquefois de manière à faire une foliole à 3 lobes pétiolées, articulées, volubiles. — Fleurs d'un bleu pâle de 6 à 7 centimètres; corolle très ouverte; étamines étalées; filets hérissés; les rameaux de la première évolution se terminent par une fleur longuement pédonculée, solitaire. De l'aisselle de la feuille pousse un rameau usurpateur, appartenant à la seconde évolution, offrant à son extrémité trois fleurs courtement pédonculées comparativement à la fleur de la première génération.— Fruits ou carpelles ovales, aplatis, velus, et terminés par un bec assez long, hérissé et flexueux. — Fleurit de mai à août.
Comme on le voit, cette Clématite est un mélange parfait de l'integrifolia et de la viticella, —Elle emprunte à l'integrifolia la forme et la grandeur de quelques-unes de ses feuilles qui sont simples , grandes, ovales; les rameaux de la première évolution uniflores. — Les fruits à bec long, hérissés et fluxueux. — Les tiges moins grimpantes et moins entrelacées.
Elle a de la viticella, quelques-unes de ses feuilles composées , comme elle, avec la nervure médiane partageant inégalement le limbe, les rameaux de la seconde évolution à trois fleurs. — Enfin, ses fruits ovales, comprimés, lenticulaires, à bec assez court.
Elle se distingue très bien des deux, par ses tiges plus élevées que celles de l'integrifolia, et moins que la viticella; elle est aussi moins grimpante que cette dernière. Elle se distingue encore des deux par ses feuilles de plusieurs sortes, de forme très variée; ses rameaux de deux manières uniflores et triflores, selon l'évolution qui leur a donné naissance; enfin par ses carpelles , ayant le bec qui les rapproche de l'integrifolia et la base de la viticella.
Cette Clématite a déjà été inscrite par M. Bonamy dans son catalogue de mars 1853, sous le nom de intermedia, — Nous préférerions lui voir adopter celui de variifolia , nom qui répond mieux aux caractères botaniques de cette plante. — Ses tiges peu élevées et feuillues la rendent très convenable pour cacher les tiges des arbres en cul-de-lampe; ses fleurs arrivant à peine à cette hauteur, forment au-dessous des branches une couronne du plus bel effet.
Votre commission, adoptant l'avis de M. Bonamy, croit pouvoir affirmer que cette Clématite est bien un produit hybride de l'integrifolia et de la viticella.
Elle vous propose, en conséquence , d'adresser des remercîmcnts à M. Bonamy, en l'engageant à continuer à vous faire connaître le résultat de ses intelligentes observations ; la Société se trouvera toujours heureuse, en recevant de pareilles communications de ses membres, de pouvoir encourager leurs efforts et applaudir à leurs succès.
Cette Clématite est au nombre des plantes de semis qui ont valu à MM. Bonamy l'une des médailles d'argent qu'ils ont obtenues à l'Exposition.

(1862)  Page(s) 111.  
 
L'horticulture Montalbanaise a l'éminent mérite et l'heureux privilége d'avoir, dans les variétés de roses déjà cultivées, des fleurs, d'un développement et d'un coloris splendides, et de trouver dans ses semis des gains vraiment précieux. Parmi ceux-ci, sans nous arrêter aux roses bien connues qu'on trouve dans toutes les bonnes collections, et sans remonter très haut, nous citerons la Rose commandant Laporte couronnée dans l'exposition de 1861 (voir le rapport de notre collègue M. Murel ; annales de 1861).

(Jun 1861)  Page(s) 81-82.  
 
RAPPORT Sur l'Exposition de la Société d'Horticulture et d'Acclimatation du Tarn-et-Garonne....Dans votre séance du 15 mai dernier, pour répondre à l'invitation de M. le Président de la Société d'Horticulture et d'Acclimatation du Tarn-et- Garonne, vous voulûtes bien me charger de représenter notre Société, comme membre du jury, à l'exposition qui devait s'ouvrir à Montauban, le 26 mai. J'acceptai la mission délicate qui m'était confiée et me rendis le 27 dans cette dernière ville.....
Un lot d'une seule variété de roses, provenant d'un semis de 1854 (je la crois une hybride de la rose de la Reine, à laquelle elle est de beaucoup supérieure), a valu à son obtenteur, M. le commandant Laporte, une médaille d'argent hors classe et l'honneur d'imposerson nom à sa remarquable conquête. Cette rose magnifique servait de couronne à une belle collection de roses coupées et hors concours, appartenant à plusieurs amateurs et membres de la société réunis, qui avaient voulu aussi contribuer à l'éclat de l'exposition.
Messieurs les amateurs et horticulteurs toulousains voudront tous posséder une variété hors ligne et qui prime les plus belles obtentions. Je dois ajouter que la Rose commandant Laporte est bien franchement remontante, admirable de forme et de fraîcheur; elle a dix centimètres de diamètre....Murel aîne. 2 juin 1861.

(1882)  Page(s) 212-213.  
 
Origine du Rosier Maréchal Niel. — Un débat s'est élévé sur l'origine de ce Rosier qui a pris une si grande extension dans les cultures. Dans sa Chronique du 16 mars dernier, la Revue horticole publiait une lettre de M. Louis Castel, horticulteur à Montauban, d'après laquelle la rose Maréchal Niel proviendrait d'un vieux pied, tout couché et rabougri qui existait dans le jardin d'un amateur, M. Château, et dont on ignorait l'origine. C'est là qu'un autre amateur, M. Rupin, directeur de l'enregistrement, aurait puisé des greffes qui auraient contribué à propager la variété de Rose dont s'agit. La Chronique horticole de la même Revue, n° du 1^er mai dernier, contient une lettre du D^r Peujade membre de la Société d'horticulture et d'acclimatation de Tarn-et-Garonne, donnant des indications très précises sur l'origine de la Rose Maréchal Niel.
C'est en 1862 et non en 1857, que M. Rupin remarqua cette Rose dans le jardin de M. Château, où il en existait un pied planté depuis peu ; il demanda la permission d'y prendre des greffons, et s'informa en même temps du nom et de la provenance du sujet. On lui dit de s'adresser à M. Pradel jeune, qui avait planté et fourni le Rosier. Cet horticulteur, interrogé par M. Rupin, lui répondit que ce Rosier provenait d'un semis fait par lui et dont il avait greffé plusieurs pieds ; que l'année précédente il avait planté un de ces pieds chez M. Château à la place d'un Rosier Chromatella qui lui manquait. M. Rupin lengagea alors à porter sa Rose à l'exposition qui s'ouvrait à ce moment à Montauban. C'est ce qui eut lieu et le jury décerna pour sa Rose, à M. Pradel jeune, une médaille. La Rose exposée reçut le nom de Maréchal Niel, en souvenir du Maréchal, qui récemment avait présidé à l'inauguration du Jardin de la Société d'Horticulture de Montauban. Elle fut mise au commerce en 1863, et l'année suivante, M. Verdier écrivait à M. Castel père de lui envoyer tous les exemplaires qu'il pourrait se procurer. Cette commande fut si ien exécutée que M. Pradel se trouva bientôt démuni de tous les exemplaires disponibles. 
Nous devons ajouter qu'à Toulouse, parmi nos horticulteurs et amateurs bientôt informés de la belle obtention de M. Pradel, nous l'avons toujours entendu attribuer à ce dernier.

(1878)  Page(s) 155.  
 
Roses Thés....Maréchal Niel (Pradel jeune, 1863). — Pleine, très-grande, du plus beau jaune connu, superbe (10).

(1874)  Page(s) 54.  
 
Tout près de nous, un de leurs collègues de Montauban, M. Pradel, a fait d'incomparables conquêtes; une seule d'entr'elles, le Maréchal Niel, suffirait à lui procurer le plus grand honneur et - à le placer au rang des Margotlin, des Verdier, des Laffay, des Guillot et des plus heureux semeurs. 

(1868)  Page(s) 149.  
 
Concours du 26 mai 1868.... Nous emprunterons maintenant une métaphore à notre sujet, et nous dirons à M. Démouilles qu'après l'avoir placé sur un lit de Roses, en lui accordant un juste tribut d'éloges, nous allons glisser sous les fleurs, une légère épine, l'aiguillon d'une petite critique. Nous avons vainement cherché dans son lot la Rose maréchal Niel; croyant à une erreur de nos yeux séduits ou distraits par tant de formes et de couleurs, nous avons consulté le catalogue remis par l'exposant, et nous y avons aussi constaté l'absence de cette variété. Nous ne cachons pas que nous avons été un peu surpris de cette lacune. Les publications horticoles sont remplies de détails sur le nombre des fleurs de la Rose maréchal Niel, qui figuraient par centaines à diverses expositions de France et d'Angleterre et à Toulouse, à quelques pas de la patrie d'origine, du berceau de cette belle variété, on ne la trouve pas dans une exhibition qui comprend plus de 400 variétés de Roses ! On partagera notre surprise de ce fait et peut-être aussi l'avis que nous émettons ici, c'est que M. Démouilles, en réparation de son oubli, soit tenu de suivre l'exemple des horticulteurs, ou plutôt des Rosiéristes, le mot est aujourd'hui consacré, de Londres et de Brie-Comte-Robert, et qu'il nous apporte lors de notre prochaine exposition de printemps, des centaines de Roses maréchal Niel.

(1862)  Page(s) 111-112.  
 
Rapport Sur l'Exposition d'Horticulture de Montauban. 
Cette année encore, un horticulteur de Montauban, M. Pradel jeune, a soumis au jury trois roses de semis, toutes les trois recommandables, quoique d'un mérite inégal. En effet, l'une d'elles, celle à laquelle l'obtenteur a donné le nom illustre de notre Président d'honneur [Maréchal de Niel], surpassait de beaucoup ses deux sœurs. Tenant à vous la faire connaître, nous ne pouvons mieux faire que de placer sous vos yeux la description qui en a été faite par M. Rouillard, l'un des secrétaires de la Société Impériale et centrale [d'horticulture], à la suite de l'envoi qui en avait été fait à cette Société par M. Léonce Bergis, secrétaire de la Société de Tarn-et-Garonne.
« Rose Thé. Fleur de première grandeur, très pleine, bien faite et paraissant s'épanouir aisément. Grands pétales très nombreux, plissés et capuchonnés élégamment; coloris splendide, jaune jonquille vif, satiné, s'éteignant au pourtour en jaune soufre de la nuance qu'offre le centre d'une Laitue-Romaine bien à point. Odeur très pénétrante et très diffusible de Thé. Ovaire (pour les jardiniers) ou tube calcinal gros et court; pédoncule solide; bois fort; grand et beau feuillage lisse et lustré, d'un vert assez clair. »
Nous pouvons garantir l'exactitude de cette description quant à la fleur. Le bois et le feuillage n'ont pu être appréciés par le jury, car ils ne lui ont pas été montrés, et cela est à regretter.
Cette belle Rose jaune est, à ce qu'il paraît, franchement remontante.
Une médaille de bronze de 1^re classe a été attribuée à M. Pradel jeune pour ses roses de semis.

Report on the Horticultural Exposition at Montauban.
Again this year, a horticulturist from Montauban, Mr. Pradel the younger, submitted to the jury three seedling roses, all three recommendable, although of unequal merit. Indeed, one of them, the one to which the breeder gave the illustrious name of our Honorary President [Marshal Niel], far surpasses its two sisters. Wishing to make it known to you, we cannot do better than to place before your eyes the description of it that was given by Mr. Rouillard, one of the secretaries of the Imperial and Central [Horticultural] Society, a description that was shared with this Society by Mr. Léonce Bergis, secretary of the Society of Tarn-et-Garonne.
"Tea Rose. A flower of the largest size, very double, well-formed and apparently opening easily. The large and very numerous petals, folded and elegantly hooded, are of a splendid and vivid, satiny jonquil-yellow, shading to sulfur-yellow at the edges, about the color of a well-ripened Romain Lettuce. The Tea fragrance is very penetrating and very diffuse. The ovary (for the gardeners) or calyx tube is large and short, and the peduncle is sturdy; the wood is strong; the light-green foliage has large, attractive, smooth and glossy leaves."
We can guarantee the exactness of this description of the flower. Regrettably, the wood and foliage were not shown, and so could not be evaluated by the jury.
It seems that this beautiful yellow rose is truly remontant.
A bronze medal of the First Class was given to M. Pradel the younger for his seedling roses.

(Jul 1861)  Page(s) 114.  
 
Exposition de printemps des 22-26 mai 1861. ....On apprenant que la ville de Toulouse serait le siége, au mois de mai 1861, d'un concours régional auquel devaient prendre part les sept principaux départements de la contrée sous-pyrénéenne, la société d'horticulture de la Haute-Garonne avait eu à la fois la pensée et le désir de voir figurer dans cette vaste exhibition....Le 23 mai, le comité des dames patronnesses et le jury avaient terminé leurs délibérations. Ce jour-là, Son Exc. le maréchal Niel, président d'honneur, M. Boselli, préfet de la Haute-Garonne, M. le comte de Campaigno, maire de Toulouse, plusieurs hauts fonctionnaires et diverses notabilités ayant accepté l'invitation de la Société, voulurent bien inaugurer par leur présence l'ouverture de l'exposition d'horticulture..... Pendant le cours de cette visite, Son Exc. le maréchal Niel témoigna par ses observations et par les explications qu'il provoqua que les questions horticoles ne lui étaient pas étrangères et l'intéressaient vivement. En quittant le Jardin, il adressa au conseil d'administration en son nom et au nom des personnes qui l'accompagnaient de sympathiques et flatteuses paroles sur le mérite de l'exposition de la Société d'horticulture.