Description des Plantes Nouvelles et peu connues
(1800) Page(s) pl. 28. Includes photo(s). ROSA BRACTEATA. Fam. des Rosacées, Juss. — Icosandrie Polygynie, Lin. Syst. veget. §. 11. Germinibus ovatis. ROSÆ aculeata; foliolis obovatis ; floribus bracteatis ; laciniis calicinis nudis; petalisobcordatis, mucronatis. Rosa bracteata, Wendl. Obs. p.50. Wilden. Sp. pl. vol. 2. p. 1079.
Arbrisseau rapporté de la Chine par le lord Macartney , introduit chez Cels en l’an 6, passant lhiver dans l’orangerie, et fleurissant à la fin de l’été.
Racine rameuse ,hérissée de fibres. Tiges en petit nombre, tombantes, cylindriques, munies d’aiguillons , feuillées, velues dans leur partie supérieure , rameuses, longues d’un mètre, de la grosseur du petit doigt. Rameaux axillaires, alternes , rapprochés, le plus souvent dans une direction horizontale, quelquefois redressés , de la forme des tiges, plusieurs fois coudés, aiguillonnés, velus, d’un verd cendré dans une grande partie de leur étendue, de couleur purpurine à leur sommet. Aiguillons épars et solitaires sur les tiges, situés au nombre de deux et opposés dans les coudes des rameaux, horizontaux , de couleur purpurine, longs de huit à dix millimètres. Feuilles alternes, ailées avec impaire, très-ouvertes, pétiolées, munies de stipules, glabres, d’un verd foncé et luisant en dessus, d’un verd pâle et terne en dessous, deux fois plus longues que les entre-nœuds. Folioles disposées le plus souvent sur quatre rangées , quelquefois sur trois, opposées, horizontales , presque sessiles, à l’exception de celle qui termine le pétiole commun , ovales-renversées, dentées en scie et munies au sommet de chaque dent d’une petite pointe rougeâtre qu’on n’apperçoit qu’à l’aide de la loupe, relevées en dessous d’une côte pubescente et parsemée de quelques petits aiguillons crochus, creusées en dessus d’un sillon longitudinal et de plusieurs stries latérales, veineuses, presque coriaces, longues de deux centimètres , larges de quinze millimètres. Pétiole commun convexe d’un côté, profondément sillonné de l’autre, parsemé en dehors de quelques aiguillons crochus, pubescent. Pétioles partiels cylindriques, pubescens , blanchâtres, extrêmement courts. Stipules deux,. adhérentes à chaque côté de la base du pétiole commun, découpées, à lobes linéaires et pointus, de la couleur des feuilles, de la longueur des aiguillons. Fleurs solitaires, situées au sommet des rameaux, pédiculées, munies de bractées, répandant une odeur agréable, d’un blanc pur, larges de six centimètres. Pédicules très-courts, droits, crindiaues velus, munis d’un ou de deux aiguillons. Bractées six à huit, situées au sommet du pédicule et représentant un calice extérieur , se recouvrant mutuellement comme les tuiles d’un toit, ovales-oblongues , concaves, découpées et comme frangées sur les bords de leur partie supérieure, terminées quelquefois par une foliole entièrement conforme à celle des feuilles, striées, velues en dehors , glabres en dedans, d’un verd blanchâtre , de la moitié de la longueur de la fleur. Calice d’une seule pièce, libre, tubulé, recouvert de poils couchés et soyeux, plus court que la corolle. Tube ventru , ovale-renversé, presqu’en forme de-poire. Orifice resserré. Limbe ouvert , à cinq. divisions, très-entières, en lance et amincies en pointe vers leur sommet. Pétales cinq,.attachés à orifice du calice , très-ouverts, en cœur renversé, surmontés d’une pointe dans leur échancrure. Étamines nombreuses, insérées sur le calice au-dessous de la corolle. Filets filiformes ; droits , blanchâtres, beaucoup plus courts que les pétales. Anthères vacillantes, arrondies , s'ouvrant sur les sillons latéraux , d’un jaune doré. Ovaries nombreux, recouverts par le calice, ovales, velus , verdâtres. Styles latéraux, capillaires , presque glabres, de la couleur des ovaires, plus courts que les étamines. Stigmates évasés en forme de petite coupe, ciiés, d’un violet pourpre. Fruit ....
Obs. 1°. L’arbrisseau que je-viens de décrire n’est point délicat ; et Cels présume qu’il pourroit passer l'hiver en pleine terre. 2°. Les pétales du Rosa bracteata acquièrent une teinte jaunâtre par la dessication. 3°. Le Rosa bracteata se distingue de toutes les espèces connues du genre par ses bractées qui représentent, en quelque $orte, un calice extérieur, et par ses pétales qui sont surmontés d’une pointe dans leur échancrure.
Expl. des fig. 1, Bouton à fleur, prêt à se développer, dans lequel on voit la forme du calice et des bractées. 2, Fleur donton a retranché quatre pétales , pour montrer l’insertion de la corolle et des étamines. 3 , Calice coupé longitudinalement pour montrer les ovaires libres. 4; Un ovaire séparé et gross.
(1800) Page(s) plate 35. Includes photo(s). ROSA DIVERSIFOLIA. Fam. des Rosacées, Juss. — Icosndrie Polygynie, LINN. Syst. veget. §.11. Germinibus ovatis. ROSA germinibus ovali-oblongis; caule petiolisque aculeatis ; foliis ternatis, pinnatisve, subtus glaucis.
Arbrisseau croissant naturellement à la Chine, passant pour être originaire du Bengale. Il fleurit presque toute l’année , et il peut passer l’hiver en pleine terre, si on le couvre pendant les grands froids.
Racine rameuse, garnie de fibres. Tiges peu nombreuses, droites, cylindriques , munies d’aiguillons, glabres, rameuses, d’un verd gai, hautes de quatre à six décimètres, de la grosseur d’une plume à écrire. Rameaux axillaires , alternes , ouverts, de la forme et de la couleur des tiges. Aiguillons dilatés à leur base, crochus, de couleur purpurine; ceux des tiges écartés et longs de huit millimètres, ceux des rameaux plus rapprochés et beaucoup plus courts. Feuilles alternes, très-ouvertes , ailées avec impaire ou ternées, pétiolées, munies de stipules, glabres, d’un verd foncé en dessus , de couleur glauque en dessous. Folioles cinq ou trois, horizontales, ovales, aiguës, inégalement dentées en scie, relevées en dessous d’une côte longitudinale et rameuse qui est hérissée de petits aiguillons : les latérales opposées, presque sessiles, longues de quatre à cinq centimètres, et larges de deux à trois; la terminale, ou celle qui est au sommet du pétiole commun, plus grande. Pétiole commun très-ouvert, convexe d’un côté, profondément sillonné de l’autre, de couleur brune , hérissé de petits aiguillons et de soies roides, surmontées d’une glande arrondie et vésiculeuse. Pétioles partiels de la forme du pétiole commun ; ceux des folioles latérales extrêmement courts, celui de la foliole terminale beaucoup plus long. Stipules deux, adhérentes dans presque toute leur étendue à chaque côté de la base du pétiole commun , munies sur leurs bords de cils glanduleux et rougeâtres , de la couleur des feuilles, de la moitié de la longueur des folioles. Fleurs au sommet des tiges et des rameaux, solitaires , droites, pédiculées, d’un pourpre foncé, d’une odeur suave , larges de quatre à cinq centimètres. Pédicules droits, cylindriques, tantôt glabres, tantôt hérissés de soies roides et glanduleuses, de la couleur des rameaux, plus longs que les folioles. Calice d’une seule pièce, libre, tubulé, plus court que la fleur. Tube ovale-oblong , ordinairement glabre , quelquefois hérissé de soies roides et glanduleuses. Orifice resserré. Limbes à cinq divisions réfléchies ; rarement en forme de lance et terminées en pointe, plus souvent ovales à chaque extrémité et rétrécies dans leur partie moyenne, toujours munies sur leurs bords de cils glanduleux, glabres en dehors , velues en dedans. Corolle insérée à l’orifice du calice, formée de cinq pétales très-ouverts, ovales-arrondis. Étamines nombreuses, ayant la même attache que la corolle. Filets filiformes, droits, blanchâtres, beaucoup plus courts que les pétales. Anthères arrondies, vacillantes, s’ouvrant sur les sillons latéraux , jaunâtres. Ovaries nombreux, recouverts par le calice, ovales , comprimés, très-velus ; blanchätres. Styles latéraux, capillaires, tortueux, plus courts que les étamines. Stigmates tubulés, tronqués obliquement à leur sommet, de la couleur des pétales. Fruit ....
Obs.1°. M. Curtis a figuré dans le N°. 95 de son Magasin Botanique , une Rose qui paroît être la même que la Rosa diversifolia : mais comme il ne l’a point décrite, et que la figure qu’il en donne représente une fleur semi-double, comme cette fleur n’est d’ailleurs accompagnée d'aucun détail de fructification, je n’ai pas cru devoir le citer en rapportant sa phrase spécifique. J’observerai encore que le nom de semperflorens dont M. Curtis s’est servi pour désigner l'espèce qu’il a publiée, ne sauroit être adopté par les Botanistes, puisqu’il en existe une autre connue depuis long-temps sous ce nom ; c’est la Rose de tous les mois (1), qui paroït avoir été confondue par Linnæus avec la Rosa centifolia, quoiqu’elle en diffère par plusieurs caractères. 2°. Le citoyen Cels cultive deux variétés de la Rosa diversifolia; l'une dont les fleurs sont presque doubles, et l’autre dont les pétales sont blanchâtres.
Expl. des fig. 1, Pétale. 2, Fleur dont la corolle a été enlevée pour montrer l'insertion des étamines. 3, Calice coûpé longitudinalement pour montrer les ovaires libres. 4, Un ovaire séparé, pour faire voir la forme des styles et des stigmates.
(1) Rosa semperflorens. Hort. Mus. Parisiens.
(1800) Page(s) plate 67. Includes photo(s). ROSA KAMTCHATICA. Fam. des Rosacées,Juss. — Icosandrie Polygynie, LINN. Syst. veget. §. 1. Germinibus subglobosis. ROSA germinibus pedunculisque, glabris ; caule aculeatissimo , hirsuto; petiolis subinermibus; foliolis obovatis.
Arbrisseau croissant naturellement au Kamtzchatka, cultivé depuis plusieurs années chez Cels. Il passe l’hiver en pleine terre, et fleurit sur la fin du printemps.
Racine ligneuse, munie de fibres. Tiges droite, cylindrique, hérissée d’aiguillons, extrèmementrameuse, velue, de couleur cendrée, haute de quatre à cinq décimètres, de la grosseur du petit doist. Branches alternes, ouvertes, de la forme et de la couleur de la tige. Rameaux ayant la direction, la forme et la couleur des branches. Aiguillons nombreux, très-rapprochés, horizontaux, d’un blanc cendré; les uns en alène , longs de quatre millimètres ; les autres cylindriques, surmontés d’une glande purpurine, moitié plus courts. Feuilles alternes, rapprochées, horizontales ou réfléchies, ailées avec impaire, pétiolées , munies de stipules, d’un verd foncé en dessus, d’un verd pâle en-dessous , longues de huit centimètres, larges de cinq. Folioles disposées le plus souvent sur trois rangées , quelquefois sur quatre, opposées, horizontales , presque sessiles, à l’exception de celle qui termine le pétiole commun,ovales-renversées, tronquées à leur sommet, entières dans leur partie inférieure, dentées en scie dans leur partie supérieure , munies au sommet de chaque dent d’une glande purpurine qu’on n’apperçoit qu'avec la loupe, veineuses, planes, glabres en dessus , pubescentes en dessous , principalement sur leur côte longitudinale et sur les nervures latérales, longues de vingt-six millimètres, larges de quinze. Pétiole commun convexe d’un côté , profondément sillonné de l’autre, parsemé quelquefois d’aiguillons. Pétioles partiels de la forme du pétiole commun, extrêmement courts. Stipules deux, adhérentes à chaque côté de la base du pétiole commun, oblongues, très-obtuses, rapprochées par leurs bords dans leur partie inférieure et formant un tube qui engaine les jeunes rameaux, libres et dilatées vers leur sommet dont les bords verdâtres sont ciliés et munis de petites glandes purpurines ; veineuses, glabres en dedans, pubescentes en dehors, d’un pourpre foncé, de la longueur des folioles. Pédicules au sommet des rameaux, solitaires, à une fleur, cylindriques, glabres, de couleur purpurine, de la longueur des folioles. Fleurs d’un rose-foncé, d’une odeur agréable, larges de cinq centimètres. Calice d’une seule pièce, libre, tubulé, glabre , subsistant. Tube globuleux. Orifice resserré. Limbe ouvert, à cinq divisions en lance, rétrécies dans leur partie moyenne, très-entières, pubescentes en dehors et parsemées de glandes peu apparentes, recouvertes en dedans d’un duvet très-épais et blanchâtre, un peu plus longues que la corolle. Pétales cinq, attachés à l’orifice du calice, très-ouverts, en cœur renversé, surmontés d’une pointe dans leur échancrure. Étamines nombreuses, insérées sur le calice au-dessous de la corolle. Filets en alène, d’un rose pâle, beaucoup plus courts que les pétales. Anthères droites, ovales, obtuses , s’ouvrant sur les sillons latéraux, d’un jaune doré. Ovaries nombreux, recouverts par le tube du calice, ovales, glabres sur leur surface intérieure, velus en dehors, blanchätres. Styles latéraux, filiformes, tortueux, velus sur un des côtés de leur base, plus courts que les étamines, subsistans. Stigmates dilatés, en forme de tube, tronqués à leur sommet. Fruit de la grosseur et de la couleur d’une cerise, formé par le calice subsistant dont le tube devenu mou, renferme plusieurs semences ovales, glabres, luisantes, osseuses, d’un gris jaunâtre.
Obs. La Rose que je viens de décrire diffère sur-tout de celle qui est connue sous le nom de Cinnamomea, par sa tige de couleur cendrée , hérissée d’aiguillons nombreux, couverte de poils courts et serrés ; par ses folioles ovales-renversées, presque tronquées à leur sommet, pubescentes en dessous , etc.
Expl. des fig. 1, Fleur dont on a retranché quatre pétales, pour montrer l'insertion de la corolle et des étamines. 2, Calice coupé longitudinalement pour montrer les ovaires libres. 3, Un des ovaires grossi, de même que son style et son stigmate. 4, Fruit. 5, Le même coupé longitudinalement. 6, Une semence.
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