Magazine  (1 Jun 1853)  Page(s) 130-131.  
 
Pivoine Arborescente Nouvelle.
Pivoine Madame Neumann.  Cette variété est remarquable par son beau feuillage d'un vert assez tendre en dessus, très-pâle et poilu sur la face inférieure des segments ainsi que sur le pétiole, qui est marqué d'une très-élégante ligne rouge sur la partie supérieure.
Les fleurs sont très-pleines, bombées, blanches, à reflets lilacés par suite de la couleur lilas qui orne l'onglet des pétales; le calice est à sépales minces plus ou moins foliacés d'un vert très-tendre; la corolle est composée de très-nombreux pétales irrégulièrement et légèrement festonnés sur les bords; les extérieurs sont très-larges, étalés; ceux du centre plus étroits, plus chiffonnés et assez fortement lilacés sur l'onglet, sont entremêlés de quelques étamines à anthères parfaites, qui laissent échapper un pollen jaune d'or très-brillant.
Cette jolie plante, bien distincte des autres Pivoines, a été trouvée dans un semis, fait en 1837, par M. Neumann, jardinier en chef des serres du Muséum, avec des graines récoltées dans le jardin de feu M. Desfontaines, professeur de botanique.  Plusieurs autres variétés sont sorties de ce semis.  Plantées toutes en pleine terre la même année, quelques-unes commencèrent à montrer leurs fleurs cinq ans après; mais celles qui fleurirent à cette époque, étaient inférieures à ce qu'on possédait; elles furent abandonnées.  Il restait encore de ce semis un pied qui n'avait pas fleuri; il fut donné à M. Guérin Modeste, qui espérait en cet individu, tant à cause de son facies et des poils qui recouvrent la face inférieure des feuilles, que par la difficulté qu'il mettait à fleurir, M. Guérin Modeste n'a pas été trompé dans son attente, car la Pivoine Madame Neumann, est peut-être la Pivoine la plus double qui soit connue aujourd'hui; elle n'est pas par faitement blanche; le fond des pétales est rosé, mais les extrémités sont d'un blanc très-pur.  C'est, en résumé, une acquisition très-précieuse pour les amateurs.  —O. Lescuyer